Très Cher Père Abbé Antoine, Chère Famille,
Chers Frères et Sœurs,
Mes très chers Fils,
La page d'Evangile que nous venons d'entendre a reçu le nom de parabole des vierges sages et des vierges folles. Son caractère particulièrement réaliste l'a rendue célèbre : nulle
n'aimerait, à l'instar des vierges folles, se retrouver à la porte de la noce, en s'entendant dire par l'époux : « Je ne vous connais pas. » (Mt 25,12)
Pourtant, peut-être vaudrait-il mieux parler de parabole des vierges aimantes et des vierges insouciantes.
Le drame des insouciantes est de n'avoir pas pris conscience de la portée des actes accomplis dans l'instant présent. Elles désiraient sans aucun doute participer à la noce, faire ce qu'il faut pour..., mais demain..., mais plus tard... Concrètement, elles ne prenaient pas, au moment voulu, les moyens de préparer leur rencontre avec l'époux. Elles ne l'ai- maient pas vraiment.
L'époux tarde. Il tarde même beaucoup, au point que les vierges s'assoupissent. Evidemment, penserez-vous, il est normal qu'un époux de paraboles se comporte de façon surprenante pour les besoins de son rôle ! Tarder au point d'arriver au beau milieu de la nuit, cela fait beaucoup !
La vie est longue et semée de difficultés. Le Maître se fait attendre. N'est-il pas tentant de se relâcher, de dormir ? Il sera toujours temps, un jour, d'aller acheter, pour remplir sa lampe, l'huile de la charité, chez le marchand de gros... Sommes-nous certain que la boutique sera ouverte ? Si l'époux vient à l'improviste, aurons-nous de l'huile afin de pouvoir l'accueillir dignement ?
L'Eglise aime fêter les anniversaires qui marquent le pèlerinage de ses enfants sur la terre.
Fêter un anniversaire de baptême, de mariage, de profession, d'ordination, c'est se souvenir avec gratitude d'un jour qui a marqué définitivement la vie par l'orientation nouvelle qu'il lui a donnée.
Jubiler, c'est avoir le ferme propos de veiller à garder sa lampe prête, dans la fidélité au don reçu. L'huile de la charité s'achète aujourd'hui. Chaque jour, petit à petit, un peu d'huile vient s'ajouter, tenant la lampe toujours prête et allumée, dans l'attente du jour où le cri se fera entendre : ''Voici l'époux! Sortez à sa rencontre.'' (Mt 25,6)
Cher Père Abbé, au jour de votre ordination a été chanté le répons Jam non dicam vos servos sed amicos meos : « Désormais, je ne vous appellerai plus serviteurs, mais amis, car vous avez connu tout ce que j'ai accompli au milieu de vous... vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. »
L'ami de Jésus tient sa lampe allumée. Il veille à faire provision d'huile. Surtout, il se sait comblé par l'époux et en rend grâces.
Le saint Curé d'Ars avait coutume de dire : « Le sacerdoce, c'est l'amour du Cœur de Jésus » et aussi « après Dieu, le prêtre est tout !... Lui-même ne se comprendra bien qu'au ciel. »
Par le don du sacerdoce, le Seigneur enrichit d'une manière qu'il n'est pas possible de mesurer un être humain, allant jusqu'à lui donner en quelque sorte un pouvoir sur Dieu lui-même. Ce pouvoir, l'homme ne doit pas en jouir pour lui-même mais, à l'image de Jésus, devenir serviteur de ses frères, serviteur de l'Église, intendant de Dieu. Tout homme est pauvre devant Dieu. Mais celui qui donne au nom de Dieu est riche de Dieu.
Appelé à rompre le pain de l'Eucharistie et de la Parole, guide du troupeau, réconciliateur, le prêtre plus que tout homme ne doit jamais s'éloigner de celui qui est à la source de la fécondité de sa vie. « Même nos carences, nos limites, nos faiblesses doivent nous reconduire au Cœur de Jésus », déclarait Benoît XVI aux prêtres du monde entier, dans l'homélie d'ouverture de l'année sacerdotale le 19 juin 2009, en la solennité du Très Saint Cœur de Jésus.
En ce jubilé, fête du sacerdoce, remercions pour le don que le Seigneur vous a fait il y a 50 ans. Prions pour les prêtres et les vocations sacerdotales. Que leur nombre et leur sainteté grandissent. Marie, conçue sans péché, Mère des prêtres, veillez sur vos enfants de prédilection souvent dans la tourmente.
Concluons par le mot d'ordre du bien-aimé pape émérite Benoît XVI :
« La foi dans le divin Maître nous donne la force de regarder l'avenir avec confiance.
Chers prêtres, le Christ compte sur vous. A l'exemple du saint curé d'Ars, laissez-vous conquérir par Lui et vous serez vous aussi, dans le monde d'aujourd'hui, des messagers d'espérance, de réconciliation et de paix ».
(Lettre d'indiction de l'année sacerdotale 2009-2010, 16 juin 2009).
Amen.
Sem comentários:
Enviar um comentário
Nota: só um membro deste blogue pode publicar um comentário.